Parc de Brière : le silence des roseaux

Avec ses 25 000 ha de prairies humides et, en leur mitan, 15 000 ha de marais semés d’ilôts et parcourus de canaux rectilignes qui semblent se perdre dans l’horizon, le marais de Grande-Brière est un paradis pour tout promeneur attentif. On peut y surprendre l’immobilité hiératique du héron cendré absorbé par la pêche ou encore le vol silencieux du busard, passant au-dessus de la forêt de roseaux.

La Bretagne n’est pas encore française, quand, en 1461, le duc François II signe des lettres patentes qui accordent aux Briérons un droit de jouissance sur une partie du marais pour pratiquer diverses activités : pêche, chasse, maux sur les « bosses ». Aujourd’hui encore, ils sont plus de 100 000 à pouvoir revendiquer ce droit.

La propriété collective a forgé les Briérons , indépendants et farouchement attachés à « leur » marais. Elle a joué un rôle important dans dans la protection de ce milieu fragile. Longtemps, les Briérons ont vécu d’une dune double activité: employés sur les chantiers navals, où ils étaient, et sont toujours, chaudronniers, charpentiers ou mécaniciens, ils ne tiraient du marais qu’un complément. Cela a, en partie, protégé le milieu de l’agriculture intensive.

Mais, maintenant, le marais a perdu ce rôle économique d’appoint. Il n’est plus dévolu qu’aux activités de loisirs, pêche et chasse notamment. Quelques agriculteurs font encore paître leurs bêtes sur les prairies humides du pourtour, mais ils n’utilisent plus les îlots, au cœur du marais, qui ne sont plus entretenus. Le roseau, lui, n’est plus coupé pour couvrir les 3 000 chaumières recensées.

Et les Briérons soucieux d’authenticité doivent se procurer leur chaume en Camargue ! Faute d’être régénéré par un fauchage régulier, le roseau pourrit sur place et contribue à la sédimentation du milieu. Enfin, l’exploitation de la tourbe, autrefois exportée vers les agglomérations, n’est plus pratiquée. L’abandon de ces activités traditionnelles participe au comblement du marais et le menace d’une réappropriation de l’espace par la forêt.

Le Parc de Brière tente de suppléer à cette situation en relançant les activités économiques. Il aide à l’entretien des canaux, lance des opérations foncières pour encourager le pacage des bêtes sur les « bosses », cherche à favoriser l’extraction de la tourbe et de la vase organique , pour l’amendement des sols,  ou encore l’exploitation de la roselière pour la couverture…

À découvrir : partir sur l’eau, à bords des chalands.

Les chalands sont des embarcations à fond plat, que les Briérons mènent de main de maître en poussant sur leurs perche.

Cela permet d’approcher silencieusement les animaux et de découvrir de l’intérieur la foisonnante vie du marais.

Embarquement à Saint-Lyphard, à Saint-André-des-Eaux, à la Chapelle-des-Marais (port des Fossés blancs), à Herbignac (port des Prises-du-Coin) et à Saint-Joachim, sur l’île de Fédrun .

La gastronomie dans le marais

  • Huit restaurateurs ont signé une charte de qualité, proposée par le Parc de Brière. Ils s’engagent sur la qualité de l’accueil, l’authenticité du cadre, la formation de leur personnel. Leurs cartes proposent des spécialités maison, cuisinées à partir de produits de terroir.
  • Des propositions gourmandes, tels les « Croquants de grenouille aux algues bretonnes », « Gingembre confit et beurre d’agrumes », « Anguilles rôties aux pommes acidulées, confiture d’oignons », « Suprême de canard à la moutarde de salicorne ».

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